Iliass A., détenu pour autre cause, et les cousins Faouzi, Jawad et Mohamed B., tous âgés de 21 ans, qui comparaissaient libres, ont animé l’audience de la sixième chambre correctionnelle de Nivelles. Ils étaient les protagonistes de trois dossiers dont la violence était le point commun.

Le 12 février 2010, Iliass s’en prend à Nicolas et à son père (menaces de mort) près d’un night shop de Mont-Saint-Guibert. Le 21 février, une expédition est menée contre l’ONE de Chastre. Le véhicule dans lequel sont arrivés les voleurs tombe en panne. Les policiers n’ont qu’à suivre les traces de pas dans la neige pour les retrouver dans une habitation de la cité.

Iliass et Jawad reconnaissent les faits, à l’inverse de Faouzi dont les bas de pantalon sont pourtant, à 4 heures du matin, aussi humides que ceux de ses copains. Iliass se retrouvera en cellule («je connais ce cachot depuis mes 14 ans…») dans laquelle il urinera et sur les murs de laquelle il gravera son nom.

Le même Iliass est encore accusé d’extorsion (800 puis 600 euros) au préjudice du père de son copain Miguel qui, à l’entendre, se fournissait en herbe chez lui. Bref, pas question d’extorsion mais de récupération d’argent dû et les affirmations du père selon lequel il aurait été menacé à l’aide d’un revolver Beretta et d’un couteau ne sont que «du baratin».

Faouzi et Mohamed sont prévenus d’avoir, le 26 mars 2011 à Chastre, porté des coups à un homme, invalide à 80 %, et à son beau-fils.

«Il est tombé tout seul car il a une jambe plus courte que l’autre», expliquent-ils tout en reconnaissant un échange de coups avec ces deux hommes «qui nous détestent et nous manquent de respect.»

Reste Jawad qui, au cours de la nuit du 16 au 17 novembre 2011, a rossé un homme à l’aide d’une batte de base ball ou d’un morceau de bois. Il reprochait à ce «sale blanc» (une prévention pour racisme) d’avoir importuné sa sœur.

Le ministère public parla de «petits caïds d’un film américain», Marko Obradovic considéra que ces fils d’immigrés, qui végètent dans une cité, sont victimes de préjugés. Des peines de prison allant de 6 à 38 mois de prison furent requises. Iliass marqua son accord pour aller maçonner les murs de sa cellule alors que, selon Mohamed, il fait aujourd’hui bon vivre dans la cité depuis qu’un des «sales blancs» n’y vit plus…

Source : L'Avenir