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Etendard Royal
28 mai 2013

L’ombre de Frigide Barjot planait encore sur la Manif Pour Tous

Le récit de Koltchak :

CortoLa Mouette RieusePlume à GratterMatière de FranceBoutfilLe Plouc ÉmissaireScriptoblog, Grandpas, et moi-même avions convenu de nous retrouver place de la Bastille, à 11h45, afin de casser une petite graine avant d’arpenter le bitume. 13h30, les agapes terminées, nous rejoignons la place Valhubert. Il y a déjà beaucoup de monde. Les drapeaux de nombreuses régions flottent au milieu d’un océan de fanions bleus, blancs, roses frappés au logo de LMPT. On peut voir également de très nombreux drapeaux tricolores. Et puis il y a votre serviteur avec son étendard blanc fleurdelisé.

La foule est joyeuse. Malgré les pitoyables et comiques mises en garde de Manu le chimique, des familles entières sont là. On peut même repérer d’odieuses familles fascistes aisément repérables grâce aux poussettes à tourelles remplies de bambins à l’air grave saluant la foule, le bras droit tendu. Nous sommes rejoints en cours de route par LoVlad et Edgar. Ainsi, la fine équipe est à nouveau au complet, prête à l’action.

Cette fois encore, je suis abordé par de nombreuses personnes qui viennent me demander quel est le drapeau que porte, d’autres me félicitent. Mais c’était sans compter sans les picrocholins de l’organisation qui viennent à nouveau me chercher noise. Au départ, je suis abordé par quelques gandins seuls ou en binômes qui visiblement peu rodés à l’art délicat du service d’ordre se replient rapidement face à ma détermination. Puis un type qui se présente comme étant un chef d’équipe se pose devant moi et me demande soit de plier mon drapeau, soit de quitter le cortège. Je lui explique que nous sommes sur le domaine public, qu’il n’a aucune légitimité pour m’interdire quoi que ce soit et que s’il veut obtenir gain de cause il lui faudra revenir avec un OPJ si d’aventure il s’en trouve un qui veuille bien se mouiller. Là encore, les consignes données sont mises en avant : il faut éviter tout possible amalgame, éviter la récupération politique. Les copains blogueurs font bloc, et le vilain se retire, non sans avoir tenté de m’intimider en jouant la confrontation physique. Dommage pour lui, c’est mon quotidien professionnel, et ceux que je suis amené à rencontrer sont d’un autre calibre.

Vingt minutes plus tard, il revient à la charge, accompagné de plusieurs autres types ainsi que d’un gazier plutôt costaud qui visiblement fait partie d’une des sociétés de sécurité engagées. Manque de bol, non seulement les putréfactieux de la réacosphère me soutiennent mordicus, mais de nombreux manifestants attirés par l’attroupement viennent à la rescousse. Déboussolés, les types de l’organisation tentent un instant de m’évincer, seulement voilà les manifestants s’interposent, ce n’est pas loin de virer au bourre-pif. Ça se bouscule, ça se pousse et je suis obligé de calmer l’ardeur de certains de mes défenseurs. Tout d’un coup, un mot d’ordre est hurlé par des centaines de voix : "liberté d’expression, liberté d’expression". Dépités, les affreux s’esbignent et les manifestations de sympathie à mon égard se multiplient, je suis leur camelot, pour reprendre l’expression d’un charmant quinquagénaire arborant une moustache d’officier de cavalerie. Je serais encore ennuyé à deux reprises, mais sans plus de conséquence.

Ces interventions ridicules des bénévoles de l’organisation montrent bien que l’ombre de Frigide Barjot plane encore sur le mouvement. Comment un type seul au milieu d’une marée humaine pourrait-il ternir d’un soupçon d’ultra-droitisme un mouvement qui mobilise des centaines de milliers de personnes ? S’il est indéniable que de nombreux royalistes et sympathisants étaient présents, nous étions loin d’être en mesure de pouvoir le récupérer, ce qui de toute manière n’a jamais été le but. A contrario, des cadors de l’UMP, J.F. Copé en tête, paradaient tranquillement à l’avant du cortège. Et eux n’ont pas eu à subir les foudres des sicaires de l’organisation de LMPT. Pourtant, si ça ce n’est pas de la récupération… Voilà comment un mouvement peut sombrer dans le ridicule à force de vouloir donner des gages à tous les pontes qui font le politiquement correct et se posent en arbitres des élégances politiques. On fait des tas d’histoires pour un drapeau blanc fleurdelisé alors qu’on se tairait si des types se baladaient avec un drapeau rouge. Pourtant, en termes de saloperies, la racaille rouge se pose là.

Arrivés aux Invalides, nous ne pouvons pas rejoindre l’esplanade, celle-ci est déjà saturée, tout comme le sont la place Vauban et les avenues de Villars, de Breteuil, et de Ségur. Tout cela pour apprendre que la préfecture de police de Paris s’est encore ridiculisée en annonçant quelques 150.000 manifestants.

Ajout : J’allais oublier. En vue des Invalides, nous avons vu une poignée de jeunes gens qui portaient une photo de Dominique Venner être écartés par le service d’ordre. Quelle menace en vérité pour l’ordre public et pour l’image du mouvement. Ils ne cassaient pourtant pas grand chose ces jeunots, ils n’avaient pas la trogne du nervi d’essstrême drouate, cheveu ras, menton carré, regard bleu glacial. Nous en sommes malheureusement arrivés à un point de décrépitude morale invraisemblable. Car quoi, que sont toutes ces singeries sinon des gages donnés à ceux que l’on se propose justement de combattre ? On mobilise des gens pour dénoncer l’illégitimité d’une loi, son caractère inique et immoral et dans le même temps les organisateurs passent leur temps à prouver à nos adversaires qu’ils partagent les même codes moraux qu’eux, à les persuader qu’ils sentent bon.

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