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Etendard Royal
10 juin 2013

Livre / Racaille football club, de Daniel Riolo

anelka

Le 12 juillet 1998, l’équipe de France de football est championne du monde. Le pays exulte. Le sociologue Edgar Morin voit là « un moment d’extase nationale ». Les politiques de droite ou de gauche expriment leur enthousiasme. La France donne une leçon au monde. Un modèle. Voici le temps de l’intégration réussie. Alain Peyrefitte, lyrique, déclare : « La France est multiraciale et elle le restera. » Comment en douter en constatant l’exploit d’une équipe où un Français, un Guadeloupéen, un Kabyle, un Africain sont tous unis en un effort commun et emportent la victoire. Black, Blanc, Beur : tout un symbole. Au sein de cette équipe, ils incarnent une société multiculturelle enfin débarrassée des préjugés et d’un racisme rampant. Quelques personnalités se laissent emporter par un véritable délire. Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques, déclare : « Zidane va-t-il participer au rayonnement du pays comme le firent les philosophes du siècle des Lumières, nos écrivains du XIXe ou les grands intellectuels du XXe ? »Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Daniel Riolo, en chroniqueur attentif et méticuleux, observe et raconte la lente dégradation d’une belle image qui va inexorablement se détériorer au fil des années. Après le triomphe, la décadence. Les revers s’accumulent. Une débâcle. Faut-il les énumérer ? N’oublions pas la lamentable affaire du 6 octobre 2001, lors de la rencontre de l’équipe de France avec la sélection algérienne, quand la Marseillaise fut sifflée. À la tribune officielle, Lionel Jospin et quelques ministres sont peut-être tétanisés mais ne bronchent pas. Même apathie face au coup de boule de Zidane à Materazzi. Par un singulier retournement, cet acte inqualifiable sera excusé publiquement par le président de la République Jacques Chirac : l’icône nationale aurait ainsi vengé l’honneur de sa vénérable maman. Le« nique ta mère » est bon pour le petit Blanc. Le code d’honneur made in Kabylie prévaut et se trouve être à géométrie variable.

Les règlements de comptes, la violence, la vulgarité s’instaurent. Daniel Riolo, avec la minutie d’un chirurgien débridant une plaie, analyse les causes de cette dégradation qui vire au naufrage. Le bilan est consternant. Les Bleus perdent la partie dans cinq des compétitions internationales qu’ils disputent. Une véritable descente aux enfers. Le public passe du rêve au cauchemar. Un désenchantement extrême. Désormais, tous les amateurs de foot rejettent ceux qui le font.

L’auteur, implacable, analyse cette dérive. 2010 est l’année de la rupture. En quelques années, le foot business règne avec ses joueurs voyous, incultes, mal élevés et totalement pourris par la masse de fric qui déboule. Cela serait en soi un moindre mal si, emportés par un délire narcissique, ils ne montraient en plus qu’ils n’aiment pas véritablement le jeu. Pire encore, ils n’ont aucun respect pour le maillot qu’ils portent. En fait, ils sont là, en France, en transit. Ils rêvent de foutre le camp. Pour eux, la France est un pays de merde où ils peuvent saillir à tout va des Gauloises enamourées devant ces dieux du stade qui les méprisent. En ce milieu, les marie-couche-toi-làsont de petites putains, femmes-objets qui passent de main en main et que l’on peut offrir en cadeau à l’un de ses copains, comme la Zahia jetée entre les pattes de Franck Ribéry. Les licenciés du coït se pavanent.

Ribéry, remarque Daniel Riolo, « c’est l’histoire étrange d’une intégration à l’envers ». Ce Français converti à l’islam, ayant épousé une musulmane d’origine algérienne, « pousse l’identification jusqu’à poser avec le drapeau algérien et à affirmer qu’il adore ce pays ; adoration qu’il n’a jamais révélée pour la France ». Que dire devant la franchise cynique d’un Benzema déclarant : « J’ai choisi l’équipe de France pour le côté sportif, mais mon cœur, mon sang sont algériens. » Cette attitude mentale qui va à l’encontre des zélateurs de l’intégration grâce au foot est confirmée par le directeur d’un centre de formation : « Quand le gamin rentre chez lui, jamais il ne dira qu’il est français, c’est une honte ! »

Les faits obligent Daniel Riolo à constater, en ce livre aussi troublant que dérangeant, que l’islam est la première religion du foot hexagonal. C’est un islam cependant dénaturé, s’épanouissant sur la culture racaille florissant en des banlieues en déserrance emportées par le communautarisme. Reste au lecteur à éviter de tomber dans la caricature, même si l’on n’échappe pas au poids écrasant des faits. Reste aussi à partir à la recherche et au sauvetage des enfants perdus de la République. Vaste programme. Il ne faut pas oublier que l’islam sert souvent d’alibi à tous les débordements qui caractérisent la voyoucratie.

Source : B. Voltaire

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