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Etendard Royal
21 décembre 2012

Hollande en Algérie : ce qu’en disent les pieds-noirs

Le chef de l’État français devait-il aller en Algérie ? Que devait-il traiter en priorité ? Réponses de six grandes associations. Aucune n’a été invitée à ce voyage officiel.

Yves Sainsot président de l’Association nationale des Français d’Afrique du Nord, d’outre-mer et de leurs amis (Anfanoma)

Que M. Hollande aille en Algérie, soit. Mais il devrait se borner au rôle politique qui est le sien, tourné vers l’avenir, renoncer à toute idée de reconnaissance – repentance déguisée – et laisser le passé aux historiens. Il devait en priorité traiter du sort des disparus et proposer la création d’une commission d’enquête mixte ; obtenir la protection des cimetières chrétiens et juifs, le respect de la liberté religieuse, la libre circulation de tous, les harkis y compris, l’inhumation, l’accès aux archives patrimoniales, d’état civil, ainsi que le dédommagement de l’État français, lui-même tenu d’indemniser ses ressortissants des spoliations subies, cinquante ans après notre exode forcé.

Thierry Rolando président du Cercle algérianiste

Une véritable amitié avec l’Algérie ne se réalisera pas par la signature d’un simple traité, ni parce que la France multipliera les signes d’une repentance. L’Algérie du FLN est toujours dans une posture d’exigence mémorielle, utilise un langage de haine vis-à-vis de la France et d’une partie de ses citoyens, pieds-noirs et harkis notamment ! Un voyage dans ces conditions de soumission est donc inacceptable. Si François Hollande avait du courage, il tiendrait un langage de vérité en rappelant que l’Algérie doit enfin reconnaître les crimes envers les harkis et la responsabilité du FLN dans les disparitions de milliers d’Eu ropéens. Il se devrait d’exiger aussi la libre circulation des harkis en Algérie.

Philippe Nouvion secrétaire général du Rassemblement et coordination des rapatriés et spoliés d’outre-mer (Recours-France)

Oui il fallait y aller. Les présidents Chirac et Sarkozy l’ont précédé. François Hollande devait traiter des relations politiques et économiques entre les deux pays. Les rapatriés sont pour des relations apaisées avec l’Algérie mais excluent toute forme de repentance sur la présence française de 1830 à 1962. Le Recours-France continue de défendre les intérêts matériels des rapatriés mais ils n’oublient pas le devoir impératif de mémoire.

Jean-Félix Vallat président de la Maison des agriculteurs et des Français d’Afrique du Nord (Mafa)

L’Algérie, pays francophone de 37 millions d’habitants, dont plus de 3 millions de binationaux, est le plus grand pays du Maghreb ! Il serait incongru de reprocher au président de la République de s’y rendre, ses prédécesseurs l’ont déjà fait. Au-delà des rancoeurs historiques réciproques, nous ne pouvons que nous féliciter de tout ce qui peut rapprocher les deux rives de la Méditerranée à la condition que ne soient pas ignorées nos légitimes revendications, notamment l’application des accords d’Évian sur l’indemnisation de nos biens spoliés, toujours en attente d’une juste indemnisation. Une vision objective sur les cent trente ans de présence française en Algérie est également essentielle.

Gérard Garcia président de l’association des Amis d’Algérianie (AAAlgérianie)Comme ses prédécesseurs, le chef de l’État se rendra en Algérie, pas à Canossa. Devraient être traités en priorité les partenariats stratégiques, commerciaux et les flux migratoires. Nous attendons que ne soient pas oubliées la recherche des milliers d’enlevés, disparus, ainsi que la réparation des dizaines de milliers de sépultures civiles françaises profanées depuis un demi-siècle. Seul un échange franc garantira que l’avenir des relations franco-algériennes ne soit pas insulté par une vision réductrice, hémiplégique d’un passé commun.

Bernard Coll secrétaire général de Jeune Pied-Noir, et Taouès Titraoui membre du Haut Conseil des Rapatriés

François Hollande a décidé d’aller en Algérie pour la même raison qui provoqua le voyage de Nicolas Sarkozy en 2007 : essayer de récupérer une part des 200 milliards de dollars de réserves de l’État algérien, grâce au pétrole et au gaz sahariens découverts par la France. C’est donc en quémandeur qu’il s’y rendit, avec ses présents mémoriels et ses petits cadeaux. Logiquement, François Hollande devrait défendre et négocier des accords en faveur de la France, au moins basés sur la réciprocité. Il pourrait exiger la vérité sur les dizaines de milliers de crimes commis par le FLN et l’État algérien depuis 1954. Des victimes sur lesquelles les gouvernements français ont préféré jeter le voile pudique de l’oubli.

Source : Valeurs Actuelles

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