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Etendard Royal
7 janvier 2013

L'ADN de la tête d'Henri IV coïncide avec celui de Louis XVI

Un argument supplémentaire vient confirmer l'authenticité du crâne momifié d'Henri IV, authentifié en 2010 par l'équipe du professeur Charlier. Un échantillon d'ADN du Vert Galant a pu être extrait du centre de la tête et comparé à celui de Louis XVI, récupéré d'un mouchoir trempé dans le sang du roi, le jour de son exécution, le 21 janvier 1793.

Suite à l'étude paléopathologique menée par l'équipe de Philippe Charlier cherchant à prouver que la tête était bien celle d'Henri IV, certains chercheurs et historiens avaient émis des doutes en avançant par exemple que la tête n'avait pas été embaumée de la même façon que celle des autres rois de France.

Le sang attribué à Louis XVI – analysé en 2011 par une équipe italo-espagnole pilotée par Carles Laluela-Fox de l'Institut de biologie évolutive de Barcelone – avait été retrouvé sur un mouchoir conservé dans une gourde par une famille Italienne de Bologne. Sur la gourde l'inscription « Maximilien Bourdaloue, le 21 janvier de cette année imbiba son mouchoir dans le sang de Louis XVI après sa décollation »

C'est l'étude de l'ADN du chromosome Y - chromosome sexuel masculin - qui a permis de prouver de façon indiscutable la filiation par les pères, d'Henri IV à Louis XVI. Sept générations séparent donc les deux souverains et permet ainsi de balayer des polémiques sur le père de Louis XIV. En effet, des historiens émettaient des doutes sur le fait que Louis XIII n'était peut être pas le père biologique de Louis XIV.

« Grâce aux appareils de séquençage génétique à haut débit, nous avons réussi à extraire une partie du matériel génétique d'Henri IV » explique Carles Lalueza-Fox. « Nous avons notamment retrouvé 6 des 16 marqueurs du chromosome Y que nous avions identifié dans le sang de Louis XVI.»

Les premiers tests ADN effectués par le professeur Charlier, avaient d'abord échoué car les tissus prélevés avaient été fortement contaminés par le plomb du cercueil du défunt monarque. N'étant pas exploitable, ils n'avaient donc pas pu être comparés à d'autres prélèvements.

La qualité de l'échantillon sanguin de Louis XVI est de si bonne qualité, que les scientifiques barcelonais ont l'intention de dresser un génome complet du défunt roi : « Ce serait d'une part la première fois qu'on pourrait dresser la cartographie entière du matériel génétique d'une personnalité historique, et d'autre part cela nous apporterait des informations précieuses sur certains traits physiques, la susceptibilité aux maladies et la consanguinité de la famille royale » s'enthousiasme Carles Lalueza-Fox.

Les pérégrinations d'une tête royale

La tête d'Henri IV avait été maltraitée lors de la Terreur. Elle avait en effet été séparée du corps, en 1793, au cours des profanations de la nécropole royale de la Basilique de Saint-Denis, motivées par le député Barrère selon lequel il fallait « démolir les tombeaux des rois de France ».

Le 12 octobre 1793, une foule se presse autour de la basilique et de sa crypte. Le cercueil de plomb d'Henri IV – alors recouvert de bois – est ouvert. Le corps, très bien conservé, est alors exhumé et exposé au public pendant deux jours ! Beaucoup de badauds en profiteront pour prélever des dents, des poils de barbe ou encore des cheveux afin de les conserver comme autant de reliques. Les historiens supposent que c'est à ce moment précis que la tête du défunt monarque a été séparée du reste du corps.

En 1817, pendant la restauration et sur l'ordre de Louis XVIII, les restes du Vert Galant, comme ceux des autres rois, seront déposés dans une fosse commune.

Réapparue au XIXe siècle dans la collection personnel d'un comte allemand, la tête d'Henri IV sera vendue aux enchères, à Drouot, en 1919, à un antiquaire de Dinard pour la modique somme de 3 francs. À la mort de l'antiquaire, la tête, sûrement restée un temps entre les mains de la sœur de celui-ci, à de nouveau été perdue.

En 2008, les journalistes Stéphane Gabet et Pierre Belet, retrouvent sa trace chez un retraité de 84 ans qui la gardait secrètement depuis 1955. Ils la confieront à Philippe Charlier, qui mènera alors une étude paléopathologique complète sur le crâne et concluera à son authenticité.

Cette comparaison génétique des deux reliques royales confirme donc deux choses : elles sont parentes par les pères, ce qui, ajouté aux preuves historiques déjà connues, prouvent qu'elles sont l'une et l'autre authentiques. Espérons, comme le souhaite le prince Louis de Bourbon, plus proche parent du premier roi Bourbon, qu'elle finisse par reposer auprès de sa famille, à Saint-Denis, après 220 ans de tribulations !

Source : Institut Duc d'Anjou

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